Le Réseau Éducation Populaire doit viser à être l’instrument de l’émancipation des consciences (Charte de Juin 2012)
La crise actuelle, culturelle, économique, sociale, écologique et politique, et son approfondissement prévisible menacent gravement les capacités d’émancipation humaine. Néanmoins, de fortes capacités de résistance populaire existent même si elles peinent à s’exprimer. Nous devons donc travailler à construire les conditions culturelles de la transformation sociale et politique qui répondent à cette situation concrète. C’est pourquoi l’éducation populaire tournée vers l’action doit se développer et répondre à la demande sociale : il s’agit de recréer ou favoriser la documentation, la réflexion et la capacité de discernement dans le débat, en vue de permettre aux citoyens de devenir les acteurs mêmes de la transformation sociale et politique.
Cela doit se faire dans un esprit de refondation de l’éducation populaire alors que de nombreuses structures s’en réclamant ont sombré dans l’activité marchande, dans l’animation sans esprit critique, dans la soumission à l’ordre établi. Et donc dans un cadre d’autonomie par rapport aux pouvoirs établis, et aux autres organisations du mouvement associatif, mutualiste, syndical et politique, afin d’offrir un espace de dialogue et de confrontation d’expériences aussi ouvert que possible.
Cela doit se faire en mettant à disposition des citoyens les œuvres majeures ayant jalonné l’histoire de l’émancipation humaine, mais aussi en présentant des ruptures explicites avec la pensée dominante.
Cela doit se faire par une analyse la plus fine du monde réel, en évitant les simplifications outrageantes pour la pensée véhiculées ici et là. Mais aussi dans la globalisation des combats, sans prééminence d’un principe explicatif ou d’une lutte au détriment des autres.
Enfin, cela doit se faire en référence aux principes philosophiques d’un nouveau modèle politique, la République sociale, jamais abouti encore à ce jour.